Ligaments croisés du genou


La rupture : l'éviter et la soigner

Les sportifs professionnels et amateurs redoutent cette blessure douloureuse, qui nécessite une longue période de repos. Quels sont les sports à risque ? Comment éviter les accidents ? Comment reconnaître une rupture des ligaments ?

L'exemple type de la rupture : la jambe part sur un côté mais le genou ne suit pas le mouvement, il se coince.

Les ligaments croisés antérieurs, situés dans l'axe de l'articulation, s'étirent à l'excès et se rompent.

La douleur est beaucoup plus violente que pour une simple entorse ou une déchirure. Les symptômes, identiques, se manifestent de manière plus brutale : le genou gonfle très rapidement, et un hématome apparaît le plus souvent.

En général, la rupture s'accompagne d'un craquement sonore. Juste après le traumatisme, il est quasiment impossible de poser le pied à terre. Le genou n'est plus stable du tout.

Comment prévenir les accidents ?

Il est possible de diminuer les risques d'accident en prenant quelques précautions.

On ne le répétera jamais assez : l'échauffement est primordial. Pour préparer le genou, tendez puis relâchez les tendons et les ligaments plusieurs fois. Sinon, ils seront trop froids et risquent de se rompre dès la première extension.

Rien de mieux que la musculation pour renforcer le genou et ses articulations. Plus vous vous musclez, plus les ligaments sont épais et résistants.

A la fin de votre activité physique, ne sautez pas la phase de récupération. Faites quelques exercices d'assouplissement pendant une dizaine de minutes.

Enfin, un dernier conseil : aller voir un médecin avant de commencer une nouvelle activité ou de reprendre un sport. Il vous conseillera sur les disciplines adaptées à votre morphologie et à votre condition. L'essentiel en sport, c'est de connaître ses limites et les respecter.

Sports collectifs : attention danger

Les sports collectifs

Foot, rugby, hand, volley... Quasiment tous les sports collectifs peuvent occasionner des blessures au genou.

Pour éviter l'accident, il existe certaines protections. La genouillère ligamentaire, en vente dans les magasins de sport, aide le genou à rester dans le bon axe. C'est ce qu'utilisent souvent les joueurs de volley, particulièrement les ailiers et les pivots.

Ce qu'il faut faire après l'accident

Appliquer du froid sur la lésion est la première chose à faire. Cela freine la progression de l'œdème et la formation de l'hématome. En plus, cela diminue la douleur.

Munissez-vous d'une poche de glace ou d'une compresse froide et appliquez-la à l'endroit de la lésion. Si vous n'en avez pas à disposition, vous pouvez aussi mettre des glaçons dans une serviette et vous masser avec.

Ne gardez pas la poche de glace au-delà de 20 minutes. Une fois le délai atteint, attendez une vingtaine de minutes et recommencez l'opération. Surtout, ne mettez jamais la glace en contact direct avec la peau : interposez un linge humide entre le froid et la peau.

Bien entendu, ces premiers gestes ne soignent en rien la blessure. Il faut se rendre chez un médecin au plus vite pour que celui-ci évalue la gravité de la blessure.

Le diagnostic du médecin

Juste après l'accident, les médecins peuvent difficilement se rendre compte de la gravité de la blessure. Même entre collègues, les avis peuvent diverger. Après examen clinique, le chirurgien appelé à se prononcer peut demander au patient de passer une IRM (Imagerie par Résonance Magnétique), si jamais il a un doute sur la décision à prendre. Néanmoins, l'IRM n'est pas une étape nécessaire. C'est au chirurgien d'évaluer sa pertinence.

Avant l'opération, vous pouvez être amené à faire des séances de kiné afin de réduire le gonflement du genou.

Faut-il se faire opérer ?

Pourquoi opérer ?

L'opération n'est pas une fatalité. Cependant, elle est conseillée si le patient est jeune, car le genou est moins stable qu'à un âge avancé (risque de rechute plus grand), si sa vie professionnelle exige des compétences physiques (déménageurs, ouvriers du bâtiment...), si c'est un sportif régulier.

Pour les autres, il est possible d'éviter l'opération et de ne faire que de la rééducation.

Quand opérer ?

L'intervention chirurgicale n'est pas urgente. Il est même préférable d'attendre plusieurs semaines après l'accident (2 mois en général), de sorte que le genou ait récupéré du traumatisme.

D'ailleurs, ceux qui choisissent de ne pas être opérés peuvent revenir sur leur décision longtemps après la rupture des ligaments, soit parce que leur genou n'est pas assez stable, soit parce qu'ils veulent découvrir un sport où le risque de rechute est élevé

La période de rééducation

Que vous soyez opéré ou non, la rééducation est nécessaire et se fait en 2 temps.

La rééducation fonctionnelle :

Elle commence dès le lendemain de l'opération par de la marche (avec des béquilles le plus souvent). Une fois sorti de l'hôpital, il faut se rendre chez un kinésithérapeute ou dans un centre de rééducation pour faire des exercices spécifiques. Le but : redonner de la tonicité aux muscles et de la stabilité au genou. Selon le rythme des séances, cette 1ère phase dure entre 2 et 6 mois.

Le renforcement musculaire :

Nécessaire pour les sportifs assidus, il permet de réhabituer l'organisme à l'effort physique soutenu. Les compétiteurs ne doivent pas sous-estimer l'importance de cette 2ème phase, sous peine de rechute.

Reprendre le sport et la compétition

Le retour au sport et à la compétition est plus ou moins rapide en fonction des caractéristiques de l'individu, de la gestion du traumatisme (opération ou pas) et du sport pratiqué. C'est le rôle du kiné de vous conseiller sur ce point.

Sur la manière de faire en revanche, il y a quelques règles universelles. D'abord, reprenez doucement et avec une genouillère, de préférence ligamentaire (elle assure la stabilité du genou). Ensuite, commencez par des sports doux, sans contact : la natation et le vélo par exemple.

Sans opération, le risque de rechute est plus élevé.